Le récit de soi: écouter, entendre, ouïr, « oreiller »...

Le colloque aura lieu à Bovino et Panni (Foggia- Italie) 29/30/31 Juillet 2009, avec l’aide de la Région des Pouilles.

-Les propositions de 150 mots environ, devront parvenir avant le 31 Déc. 2008. Italien, français, espagnol, anglais, portugais, seront les langues des interventions : :

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. . - Entre le 31 janvier 2009 on communiquera si la proposition a été acceptée. - Inscription au colloque : 60,0 euros. - Responsable du colloque : Prof. Beatrice Barbalato - directeur de la revue Mnemosyne, o la costruzione del senso, Université catholique de Louvain, PUL Presses Universitaires de Louvain, où les actes du colloque soumis à une lecture critique, seront publiés.

Écouter, entendre, ouïr, « oreiller »... L’ouïe est le sens qui crée un rapport direct avec l’extérieur, bien avant la naissance. Le sens que le nouveau-né ne peut pas fermer, dit Freud. L’ouïe nous situe dans l’espace, marque des souvenirs, des moments et des situations de l’existence, elle permet d’établir, en d’autres termes, un rapport avec l’espace-temps.

On dit être tout ouïe pour signifier la tension/intention de saisir des bruits (voix, musique) qui viennent de l’extérieur de soi.

Voici quelques points de repère pour des propositions d’intervention : - Quels sont les rapports entre l’’ouï’ et l’autobiographie ? - Quelles traces phonétiques peuvent-elles perçues, y être dans le récit de soi ? - Quel relief prend l’’ouï’ dans la relation langue/dialecte/phonè ?

[Quelques suggestions, voir: - les réflexions de Roland Barthes sur le grain de la voix.

- Elias Canetti, Le Témoin auriculaire - Cinquante caractères, 1974. - Alain Resnais – partisan des théories de l’éthologue Laborit – réalisateur du film On connaît la chanson ; - Le film de Nicolas Frédéric, Le pays des sourds, 1992/3 ; - divers textes de Jacques Derrida qui considère comme éléments centraux dans les processus de connaissance l’’ouï’ et la voix (entre autres : Otobiographie, 1984); - des conférences de Friedrich Nietzsche dans lesquelles il parle de petite oreille et de grande oreille (l’entendre et l’’oreiller’). [Inutile de rappeler, en passant, la relation du psychanalyste avec la voix du patient, et maintes œuvres littéraires sur ce sujet].

Plusieurs récits de gens communs sont marqués par l’importance de l’ouïr. Un exemple – entre autres – tiré d’un texte déposé à l’APA-BEL Archives du Patrimoine Autobiographique de la Belgique est fourni par Murielle Fagnant :

«Un soir quand mes sœurs et moi nous étions au lit, on entendait encore qu’il [le père] cassait tout dans la maison. Nous entendions ma mère crier et pleurer, puis on a entendu ‘je vais te tuer‘. Ma mère a commencé à courir dans la maison, puis plus rien. Nous entendions mon père crier au loin ‘ne reviens plus’, etc., ensuite il a couru dehors, et il a pris sa voiture» [souligné par moi]

Murielle FAGNANT, Ce livre va vous raconter une grosse partie d’une famille qui a vécu de terribles histoires, 2006 Dépôt APA BEL n° 44, 42 pagine. p. 5.